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Oui Marya, c'est très dur à vivre.. pour ceux qui subissent les actes de manière totalement injustifiée, et pour ceux qui le font subir (ils ont une forme de soulagement sur le coup, puis s'endurcissent pour ne pas culpabiliser mais leur coeur est fermé, et avec un coeur fermé on ne peut pas être heureux.. c'est impossible).marya a écrit : c'est trés dur à vivre.
Oui Colette, je me suis fait aidée par un psychologue mais en réalité.. ce n'est pas ça qui m'a aidée. J'ai compris certaines choses avec ce psy, sur la psychologie de l'autre (ma mère en l'occurrence et un de mes ex, qui lui ressemblait d'ailleurs.. on voit le choix de vouloir guérir une histoire douloureuse) mais c'est un parcours de foi qui m'a aidée à pardonner. Car il m'a permis de m'apercevoir... que je n'y arrivais pas !Collette a écrit : Quelle enfance tu as eu!! tu as fait un sacré chemin pour en arriver là. Je suppose que tu as dû te faire aider, et que ce fut long.
Mais tu es en paix maintenant, tu peux avancer.
Et tu fais profiter de ton expérience douloureuse.
Cela peut paraître paradoxal mais c'est quand j'ai admis que je voulais vraiment pardonner pour être libérée et que je n'y arrivais pas, que j'ai accepté mes propres limites et que j'ai totalement lâché prise, y compris sur l'acte de vouloir pardonner. Les bouddhistes ont totalement raison : le lâcher-prise sur nos souffrances est libérateur (je ne suis pas bouddhiste mais je trouve qu'ils ont une vision très fine de la psychologie humaine).
C'est parce que la paix est en moi maintenant Laurette Je peux témoigner (si cela peut aider quelqu'un) sans que cela m'attriste. C'est une histoire qui ne me concerne plus, comme un vieux film qu'on a vu un jour et qu'on raconte.Laurette a écrit : Je suis très admirative de la façon dont tu en parles.
Tout à fait Millezieux Le pardon, le lâcher-prise total sur mes histoires, m'a libéréeMillezieux a écrit : Oui le pardon redonne du pouvoir sur sa vie. Sinon on reste piégé dans le labyrinthe.
Je n'avais pas envie de continuer à vivre avec des liens toxiques qui me reliaient à des personnes qui ne faisaient même plus partie de ma vie. C'est comme un poison qui se distillait tous les jours. Et j'attirais à moi des gens qui étaient toxiques car la psychologie fait qu'on essaie de guérir les histoires qui ne sont pas réglées, avec lesquelles on n'est pas en paix intérieurement. J'ai longtemps fait semblant de croire que "c'était du passé", que cela ne me touchait plus. Mais en réalité, on détourne le regard. Je disais comme beaucoup "c'est bon j'ai pardonné. Mais j'oublie pas" ben.. c'est pas du pardon ça car quand on y pense, on se remet en rogne.
Aujourd'hui, c'est comme si ce n'était jamais arrivé d'où le fait que je peux y penser sans aucune émotion négative. C'est là, c'est vrai ça s'est passé mais ce qu'il m'en reste c'est une grande compassion à la fois pour les gens qui subissent la même chose, je les comprends totalement y compris dans leur révolte ou leur colère; et pour ceux qui font vivre ces choses car ils souffrent terriblement (mais ce n'est pas parce qu'on souffre qu'on a le droit de faire souffrir, l'autre n'est pas un défouloir).
Au final, qu'est ce que cette expérience m'a appris de moi ? Que je voulais tellement aimer les autres que j'étais prête à tout subir "par amour". Non, ce n'est pas de l'amour, c'est de la dépendance affective qui se base sur nos blessures primordiales. Vouloir croire qu'on fait subir à l'autre sa jalousie ou qu'on le frappe pour l'éduquer "parce qu'on l'aime", ou croire qu'on doit tout subir "par amour", c'est une perturbation du lien affectif. Ma mère m'a appris qu'il fallait tout subir "par amour", non. C'est faux.
Mais si elle m'a appris cela, c'est qu'elle-même avait cette perturbation du lien affectif et qu'elle en souffrait.
C'est comme cela, en me comprenant moi-même que je l'ai comprise.